Le Centre de simulation et d’expertise maritime de Québec (CSEM) a vu le jour en 2005 à l’initiative de la Corporation des pilotes du Bas Saint-Laurent qui a investit un million de dollars pour son installation et cela sans aucune subvention gouvernementale. La Corporation a été créée en 1860 et ses 76 pilotes ont pour mission de faire transiter les navires entre les Escoumins et Québec, une distance de 123 milles. Le Saint-Laurent est reconnu mondialement comme un endroit difficile à naviguer. Le CSEM a pour but de parfaire la formation des pilotes et d’assurer la formation adéquate des apprentis-pilotes. En 2007, trois autres simulateurs ont été ajoutés pour répondre à la demande croissante des autres pilotes canadiens, de la Marine Royale Canadienne et de pilotes étrangers. L’investissement atteint les 3 millions de dollars. Lors de ma visite des pilotes du Brésil et de Houston au Texas étaient en formation. Ce qui différencie le Centre de simulation de Québec des autres du genre au monde, c’est que la formation est donnée de pilote à pilote.

Le CSEM peut donner la formation sur une soixantaine de types de bateaux, une formation adaptée à chacun des ports où travaillent les pilotes en formation ou en perfectionnement où qu’ils soient dans le monde. Le Centre compte sur un géomaticien afin de développer de nouvelles bases de données géographiques pour les ports qui s’ajoutent ou les nouveaux navires qui font leur apparition sur le Saint-Laurent ou ailleurs. C’est un géographe féru en informatique. Il est l’un des cinq employés du Centre qui compte sur deux formateurs qui vont créer l’environnement auquel devra faire face « l’étudiant » qui sera accompagné dans la timonerie par un pilote du Saint-Laurent détenteur d’un brevet de commandement et d’une vaste expérience de navigation. La moitié des quelques 400 pilotes canadiens naviguent sur le Saint-Laurent.

Les simulateurs peuvent utiliser des navires à propulsion, à hélices orientables en azimut, à hélices à pas fixe et à pas variable et créer des conditions de navigation diverses en tenant compte des courants, des vents, des marées et de la perte de visibilité liée au brouillard et à la pluie. Le simulateur principal offre une vue à 330 degrés tandis qu’un autre reproduit l’environnement physique d’un remorqueur. Le Centre peut faire travailler les quatre simulateurs ensemble, le principal comme un cargo ou un paquebot et les trois autres comme des remorqueurs. Une cinquantaine d’ordinateurs travaillent alors ensemble pour reproduire les conditions de navigation. Il faut que le simulateur reproduise une situation des plus réelles, parce que si ce n’est pas le cas, le Centre perdra toute crédibilité. Un pilote d’avion va travailler sur un seul type d’avion alors qu’un pilote de navire va devoir œuvrer sur différents types de bateaux.

Le coté expertise maritime du Centre de Québec est utilisé pour concevoir de nouveaux ports ou de nouvelles installations dans les ports existants. On peut ainsi savoir, avant la construction des installations, si celles-ci seront efficaces. Le Centre a d’ailleurs été utilisé pour la modélisation du terminal de croisière de Bagotville sur le Saguenay.

Un autre atout majeur du Centre de simulation et d’expertise maritime, c’est qu’il est situé à Québec, un gros plus pour les pilotes venant de l’extérieur du pays.

Pour une visite virtuelle du CSEM www.sim-pilot.com